Ainsi va la vie...
S'il est encore besoin de le prouver pour s'en assurer, ces quelques derniers mois me l'ont confirmé : J'ai besoin un peu de mes jambes pour rouler, mais bien plus de ma tête.
L'année 2015 s'est écoulée, que s'est-il passé pour que, devenu rapidement Super Randonneur, arborant fièrement un ruban blanc sur mon casque, je mette tout de côté, comme ça ? C'est la tête mon commandant...
Les heures d'introspections à pédaler, jouir de chaque moment, des bons parce qu'ils sont bons, des difficiles parce qu'on sait qu'on en viendra à bout, sont comme une caisse de résonnance de tout l'être, elles m'étaient devenus insupportables avec une plaie psychologique bien saignante. La cicatrisation prend du temps, c'est pourtant bien banal un divorce...
Les mois se sont écoulés, progressant dans ma nouvelle vie, vivant pratiquement une analogie avec la randonnée cyclo où l'essentiel était de continuer à avancer, toujours, avec ma belle détermination, celle qui m'a fait rouler kilomètre après kilomètre, j'ai pu compter sur elle, c'est ma meilleure alliée. Et toujours conscient de la nécessité de ne pas anéantir les efforts qui m'on permis d'avoir une condition physique acceptable, je maintiens une hygiene de vie en courant... ...de plus en plus.
Finalement, les semaines, les mois, passent vite, ma vie me plait bien, nouveau rythme où le temps libre est sporadique alors que ma chère Liberté est devenue encore plus importante, j'ai pris goût à la course à pied, c'est pratique, peu onéreux, j'ai même l'ambition de participer à une petite dizaine de trails de 10 à 18km mais... ...mais je parle encore de vélo, de randonnées, je suis fier de ce que j'ai fait depuis l'ouverture de ce blog, pas mécontent de mes résultats en running, mais ce n'est pas pareil, il n'y a pas toute cette aventure... Je me revois souvent, inspectant mon vélo avant de partir en randonnée, ne sachant même pas vraiment ce que je vais vivre, clipser les chaussures, rouler... ...par tous les temps, à toutes les heures, seul ou en bonne compagnie, je pense à Yvan, Loic, Francis... J'en rêve même ! Pour de vrai !
J'ai failli... Oui, failli me lancer dans l'aventure du Paris Brest Paris 2015. J'étais prêt... Comme pour toutes les randonnées longues, je suis incrédule jusqu'à presque l'arrivée, alors je m'étais préparé sans trop y croire, jusque là, ça avait toujours bien marché, sans me mettre la pression, je manquais certe de sommeil à l'arrivée du BRM 600, mais tout fonctionnait bien, les jambes, la tête, l'estomac, j'ai juste eu très froid dans la nuit... Bon, j'avoue, je n'ai jamais été autant fatigué par l'effort et surtout le manque de sommeil... C'est comme petit enfant, on part à l'aventure dans la rue, on ne sait pas ce qu'il y a après le pâté de maisons, on y va, on ne se sent pas perdu mais on est loin, progressivement, tout est nouveau, on ne sait pas jusqu'où on peut aller, il ne semble pas y avoir de point de non retour... Alors on avance... J'étais rendu loin dans la fatigue, loin ou bout de moi-même, mais le voyage aurait pû durer encore, j'ai tellement appris sur moi... Jusqu'où ? Un seul moyen de le savoir : Faire encore plus. J'ai failli.
Courir reste un vrai plaisir, je continuerai, pour moi, pour garder un lien avec cet univers, mais surtout pour partager ce plaisir... Randonner est une autre façon de voir les choses, les paysages, les gens, soi-même...
Il est temps : En selle.