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Le cagouillard audacieux !
27 mai 2014

Dodécaudax de Mai, 3eme brevet.

Distance : 606 Km

Temps total : 32h40 (limite maxi Dodecaudax à 42h22 - BRM à 40h)

Temps de roulage : -

Moyenne totale : 18,5 km/h, roulante des 400 derniers km : 20,8 km/h

 

Voilà plusieurs jours que j'en parle un peu autour de moi, ce n'est pas dans mes habitudes, mais le regard de mes collègues, amis, en dit long : Si annoncer 2 ou 300 km à vélo semble beaucoup, lorsque je lance "600 km", je donne l'impression de nager en plein délire ! En fait, c'est aussi parce que ça me semble énorme que j'en parle, ce coup-ci le doute est de mise. 

Deux jours avant le brevet, je "fais du jus", m'alimente plus : Des pâtes en double, triple ration. J'ai aussi décidé de ne plus penser au chiffre "600", d'y aller la fleur au fusil et surtout de dormir un maximum cette semaine.

Départ de MénigouteLe jour J, comme pour le 300, réveil à 2h15, sauf que là, je dormais vraiment, le reste est chronométré, 30mn pour déjeuner et décoller, 1h40 de route, 30 mn pour me préparer sur place. Dans la voiture, je suis en forme, Dallas Frasca dans le poste (cliquez sur le lecteur audio en haut de la colonne de droite, pour moi c'est que du bonheur !), il pleut mais qu'importe, on fera avec ce que l'on a !

Arrivé à Menigoute, bonjour à Yvan qui plantonne, les autres participants arrivent rapidement. Préparatifs, mon installation suscite quelques questions.... Si mon porte-bagages hérité d'un Mercier Dame 60's ne choque pas, le truc rouge dessus... Oui, c'est bien un tapis mousse et une petite toile de tente que j'emmène, ça a l'air encombrant, ça l'est du reste, mais l'ensemble pèse peu et au moins je devrais m'éviter la question "où je dors si j'ai envie" ; ça sera où je voudrai !

Nous sommes 10 à prendre le départ de ce brevet, il ne fait pas très chaud mais ça va, il ne pleut pas.

Comme pour les précédents brevets, je fais le "vélo balais", un groupe part rapidement devant, nous retrouvons sur la route Régis qui rejoint notre groupe composé d'Yvan, Serge et moi.

2014-05-24 06

Le roulage de nuit me semble court, le jour arrive vite, Didier et Stephane roulent tranquillement devant, nous sommes six, ça papote dans les rangs, Serge connaissant mon affection pour mon patrimoine Saintongeais rigole en s'apercevant qu'un escargot clandestin est grimpé sur sa chaussure le temps d'une pause technique !

Serge, Yvan Thumb Up et Régis

Cagouille clandestine !

Premier contrôle à Descartes, presque 100km, j'ai à peine vidé la moitié d'un bidon : La boisson isotonique que je découvre a l'air ok, je ne peux pas ce coup-ci emmener 6L de menthe à l'eau, je préparerai donc au fur et à mesure ma boisson avec cette poudre aromatisée à l'orange, façon médicament, dont le but est de permettre une bonne hydratation et compenser la perte en sels minéraux.

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Après une chocolatine bien méritée et une demi-baguette "tradi" qui me faisait envie et que je stocke pour plus tard, nous reprenons notre route qui ne présente pas de difficulté, toujours en direction du nord-est. La météo prévoyait un vent assez fort de sud -dans notre dos- pour la journée qui doit passer nord le lendemain -encore dans le dos-. C'est ce qui se passe. Nous roulons sans effort et les km de campagne tombent rapidement. 

Le second contrôle est à Montrichard. Nous stoppons sur la place du joli village, et prenons place à la terrasse d'un bar/restaurant. Le temps de fouiller dans ma sacoche, je m'aperçois à nouveau que son ouverture est restée appuyée sur le bouton "reset" du compteur.... Je peste, ça m'était déjà arrivé lors du 300, je m'étais dit que je ferai attention... Bon, je le remettrai à nouveau à 0 au km 200 pour que ma feuille de route soit utilisable facilement. 

 

Vu l'heure, nous mangeons, premiers sandwichs jambon/beurre avalés, avec un coca. J'ai prévu large côté nourriture, je pense que c'est une bonne idée. Une tranche de pain d'épice pour 50km, soit ...16 tranches -oui, trop c'est mieux que pas assez-, 10 barres de céréales, une grosse poignée de pâtes de fruits, autant de madeleines, 4 jambon/beurre et 2 sandwich industriels emballés pour le lendemain... On est à peu près au quart du brevet, je n'y pense pas, je roule.

Montrichard

Le décor, l'architecture locale change, ce sont des maisons bourgeoises, toits d'ardoises, je vois apparaitre des noms sur les panneaux indicateurs qui m'incitent à penser que je suis loin de chez moi, ça parle de Sologne... Nous nous engouffrons dans des forêts domaniales, c'est super agréable, plat comme la main, route droite comme un I, parfois pour changer d'horizon et pour changer de position, un petit coup en danseuse, j'accélère modérément, passe en tête, admire le paysage, et traine pour me laisser rattraper par le groupe. Bon, là j'ai doublé, roulé un peu seul, avec le vent qui m'aide à filer comme un courant d'air, personne derrière. Ha si, Régis je pense, je roule au ralenti. Tient ! Plus personne... Bon, j'attends, ils ont dû opter pour une pause pipi, je vais faire ça. Dès que j'aurai mangé un bout. Personne. Je regarde mon roadbook, pas planté pourtant. Ha Régis arrive, puis Stéphane (ou Serge ?). Hum, il téléphone à Yvan, ce retard n'est pas normal : Effectivement, crevaison. Nous poursuivons tranquillement afin qu'ils puissent nous rattraper. Les routes sont toujours aussi droites et plates, un régal aussi pour les automobilistes pressés... Prochains achats : Un "écarteur de danger" (le panneau sur le côté, orange souvent) et un petit rétroviseur, parce qu'il y a de gros décérébrés au volant quand même... 

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Vers Montrésor nous sommes rattrapés par le reste du groupe, les maisons deviennent en briques, à colombages, nous ne sommes plus "chez nous" là ! C'est joli aussi.

C'est aussi l'arrivée à Olivet, le sud d'Orléans, on s'est bien pris une petite averse, mais le rayon de soleil suivant nous l'a fait oublier aussitôt. Arrêt dans un bar où notre "déguisement" de cyclise attire quelques petites blagues des consommateurs... Je leur souhaite "à la vôtre" montrant ma gourde et m'excusant de ne pas y avoir mis de bière, les blagues -gentilles- deviennent des questions et finissent en encouragements "ben bravo les gars, vous êtes courageux". Quand je dis que "600" ce n'est pas anodin, je ne suis pas le seul à le penser à priori !

2014-05-24 19

Nous repartons, tout fier de me rappeler exactement le routage à travers cette partie de ville, je file devant sur les pistes cyclables, bien que je n'aime pas rouler en ville, sortis d'agglomération, nous retrouvons de la ligne droite, des autos, ha oui, le vent est toujours au sud et nous progressons sud-ouest, c'est beaucoup moins drôle, surtout que la pluie s'abat sur nous dès que Stéphane range sa veste de pluie ! 

Pont sur la Loire (arrivée à Mer)Je suis derrière Yvan, j'entends comme un frottement dans son vélo. Il s'arrête, inspecte : Encore crevé. Pause imposée, j'en profite pour regonfler aussi un peu ma roue arrière, la jante cogne dans les trous, ça va mal finir si je laisse comme ça... Nous repiquons vers le nord quelque km, traversons la Loire. Je suis toujours à la fin du peloton, stéphane qui connais le coin a pris la piste cyclable, un gars en dacia très énervé m'engueule parce qu'on est sur la route et pas sur la piste... Réponse aussi courtoise que l'interpellation (pas de grossièreté, je suis bien élevé !). Purée les caisseux du cru m'inspirent une poésie scatologique... La journée tire progressivement à sa fin, nous poursuivons vers Le Mans, à l'Ouest donc, le vent s'essouffle, nous non ! Un pont sur l'A10, pile à 300 km. Je me dis que c'est la moitié, et que... Tout va bien, mais n'arrive toujours pas envisager que je vais réellement y arriver, je décide donc de penser à autre chose.  Notre route traverse des grandes plaines, des champs de céréales à perte de vue, c'est sympa, pas un pékin sur la route.

Tergiversation autour d'où qu'on dine ce soir, où va-t-on trouver de l'eau, finalement, on pousse jusqu'à Vendôme, le contrôle suivant pour voir. La nuit est tombée, nous arrivons devant une pizzéria... humm, je m'en ferai bien une... je mange beaucoup, presque à chaque arrêt, mais je crois que j'avalerais une pizz en un clin d'oeil. Finalement, nous nous arrêtons en face, à la terrase d'un bar, j'en reste à mes sandwichs, pas trop le temps d'attendre une piz'. Le froid nous tombe dessus, il fait très humide, brrrr....

Le départ, ainsi refroidis est laborieux, fidèle vélo balais, je suis Yvan, le reste du groupe nous largue dès les premières bosses puis nous attend. Je suis juste à nouveau chaud, je ralentis, d'autre repartent, je poursuis avec Régis, Serge et Stéphane. La route monte, descends, monte.. Monte encore... Y'a quand même quelques bosses, ça se négocie comme ça vient, un coup de cul pour passer rapidement, un coup en moulinette parce que j'ai envie... Dans une longue côte, nous perdons Stéphane. Puis c'est Didier qui nous rattrape quelques km plus loin. A mois que ce ne fussent déjà Didier qui roulait avec nous tout à l'heure ? Je ne sais plus, l'esprit un peu vaporeux, voilà où j'en suis. Je refuse de regarder l'heure, j'ai l'impression de rouler depuis des heures, mais si je dois m'apercevoir que la pendule s'est figée, que finalement nous n'en somme qu'au début de la nuit, ça va me foutre le moral en l'air !  

Ma lampe avant n'éclaire plus rien, je me prends systématiquement toutes les bouches d'égoûts, ça me gonfle prodigieusement. Dans un village qui sent la soupe à l'oignon -il doit y avoir un mariage pas loin ou quelque chose du genre- pause de quelques minutes, je remplace mes piles, un individu sort de je ne sais où et me demande qui nous sommes, d'où nous venons, ce que nous faisons... J'ai du mal à articuler, le menton gelé, je répète deux fois chaque réponse... ...heu, go, j'y vais mes compagnons sont déjà au bout de la rue !

Contrôle d'Arnage, au sud du Mans. Plus de commerce ouvert à l'heure qu'il est, 3h du mat'. En quelques minutes nous sommes frigorifiés, nous repartons aussitôt. J'ai abandonné l'idée de dormir avec ma guitoune, ça pèle de trop, je ne trouverai jamais le sommeil dans ces conditions, peut-être au matin quand il fera plus chaud, si on est encore assez loin... Je verrai bien ! Enfin, nous redescendons vers le sud, pas de vent, environnement forestier, les petites routes et villages à répétitions cèdent place à des axes plus importants, ça roule bien, puis j'y vois nettement mieux maintenant... Sauf que j'ai beau me forcer, impossible de lire les panneaux, je louche... Je manque de sommeil, semble-t-il... Je regarde le vélo de devant, le suis, j'ai l'esprit vide, il fait nuit noire, j'ai quelques moments d'absence vers 4h, puis vers 5h, je me sens à nouveau en forme. Etonnant.Photo pour le contrôle

Progressivement, le jour se lève. L'aube. L'aurore. Il fait jour. J'aurai donc passé ma première nuit complète à rouler ! Je parle au soleil, dépèche toi, j'ai froid ! A chaque pause "technique", c'est un calvaire pour repartir, j'ai les doigts et les pieds frigorifiés, j'ai choppé l'onglée et l'air qui s'engouffre par l'aération de mon casque me gèle le crâne. Je n'aurais pas pensé avoir ce genre de désagrément, en fait, des choses s'ajoutent à la liste des accessoires qu'il va falloir que j'emmène ! Je promène toujours ma demi-baguette qui est sensée "me faire plaisir". Ben tiens, un abris-bus, stop. Je mange mon bout de pain. Pas que ça constitue un apport d'énergie, mais au moins ça a bon goût, ça me change de tous les trucs sucrés que j'avale depuis 27 heures. Je repars donc seul, mon roadbook est fiable, tout va bien, route de campagne paisibles, mais à nouveau complètement frigorifié, quel crétin de ne pas avoir emmené de gants de rechange... 

J'arrive au contrôle de Bourgueil sans souci, mon "team" est là et a presque fini sa pause ! Régis a l'air de pêter la forme, discute avec la boulangère à qui j'achète une chocolatine et demande un coup de tampon sur mon carton de pointage.

ChinonDépart, direction Chinon et surtout vers le dernier contrôle. Il y a quelques grandes côtes dans le coin, au sommet de l'une d'elle, je vois Serge faire demi-tour pour poser son vélo, tente un peu d'humour "C'est que tu veux la refaire ?!"... ...merde je perds l'équilibre et déclipse la chaussure de la pédale in-extrèmis... Régis lui ne veut pas se refroidir, la pluie menace, il trace.

Progressivement, les noms des agglomérations me sont plus familliers, dernier pointage à Mirebeau, le commerçant vend quelques pâtisserie, je prends un Paris-Brest, pour le coup d'humour... Maintenant, sauf aléa technique, je sais que je vais réussir ce brevet ! 

Le final, des agglomération déjà traversée au 300 précédent, puis enfin les derniers kilomètres de parcours commun aller/retour... A Maillé, décidément, heureusement que je suis les autres, je me serai encore planté en beauté, aucune indication dans ce village, des rues dans tous les sens... Puis viennent les 25, 20, 18, 16, 15 derniers kilomètres... C'est long la fin ! Mais tout fini par arriver, y compris les randonneurs.

C'est donc à 13h40 que je glisse mon carton jaune dans la boite à lettres d'Yvan. Je n'ai toujours pas "débrieffé" cette randonnée dans ma tête, cette nuit blanche à pédaler, je suis impressionné. J'ai l'impression que c'est là une des clef de la motivation, du dépassement de sois : Je ME suis impressionné.

Carton de pointage

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Commentaires
Presspurée, le cagouillard audacieux !
Débutant en longues distances à vélo, en temps limité et à allure libre.
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danseuseverte Ils m'ont validé un contrôle Danseuse03

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Le Fournil de Bourgueil (Bourgueil 37)

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Hôtel Restaurant Plaisance (Vitrac 24)

Grill Les Tuffeaux (Montrichard 41)

Auberge de Melusine (St Michel le Cloucq 85)

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